BERCEUSE POUR UN ENFANT DE PALESTINE

2005 – 29’O5

sur un poème de Jacques Lejeune

1.1.La Blessure : 4’57 La Danse des barbares (in memoriam Rachel Corrie) : 10’23

Le Dieu imbécile : 5’34

La Descente du puits sans fond : 7’50

Ici, ce n’est plus la voix musicale du Cantique des Cantiques, traitée par ordinateur et qui s’exprimait dans une narration accompagnée, linéaire, hiératique, parfois même estompée dans sa lisibilité. C’est la voix qui récite ou la voix récitante manipulée « naturellement » (cf. « Musicalité, théâtralité et poétique dans le n°9 des Portraits Polychromes») : crue et charnelle, encore assez souvent seule et multipliée sur elle-même, elle prend beaucouup d’importance en présence et en durée ; matériau de construction, au même titre que les sons qui l’accompagnent ou la relaient, elle tisse un théâtre de chair et de sang, se nourrissant et participant aux dynamismes, aux intensités et aux vitesses et, de la sorte, structure l’ensemble de la pièce.

En effet, cette architecture hétérogène porte et gère tout à la fois la force émotive de la phrase, les nuances de la rêverie poétique, l’impression tactile de la vocalité, la vigueur du son musical et du verbe ainsi que la présentation magique des sens multiples. Tous ces éléments s’appuient les uns sur les autres dans une même harmonie de mouvements et de dits, et dans cette pièce plus qu’en toute autre, je me sens totalement un compositeur de sons, de mots, d’images, d’analogons de la réalité et de métaphores.

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